Accident de ski : qui paie en Suisse ? Infos et conseils sur l’assurance

1. Accident de ski en Suisse : qui paie ?

Situation 1 : l’assurance accident selon la LAA

Les personnes exerçant une activité lucrative et travaillant au minimum huit heures par semaine pour un même employeur sont obligatoirement assurées par celui-ci contre les accidents pouvant survenir en dehors de leurs horaires de travail. L’assurance accidents selon la LAA (art. 17 OLAA) couvre tous les coûts survenant en Suisse.

Situation 2 : la couverture accidents de la caisse maladie selon la LAMal

Si vous travaillez moins de huit heures par semaine pour un même employeur ou que vous n’exercez aucune activité professionnelle, vous devez obligatoirement conclure une assurance accidents auprès de votre caisse maladie.

Important : contrairement à l’assurance accidents obligatoire contractée par l’intermédiaire de l’employeur, vous devez toujours participer aux coûts des accidents en Suisse en vous acquittant d’une franchise et d’une quote-part.

Notez en outre que sans l’assurance complémentaire « Division commune Suisse entière » (généralement souscrite avec l’assurance complémentaire dans le cadre d’un package), vous devez payer des frais en cas de traitement stationnaire dans un hôpital extracantonal.

2. Quelle assurance prend en charge les frais de sauvetage ?

En cas de sauvetage, une personne assurée qui se trouve dans une situation d’extrême urgence – dont la vie et la santé sont en danger – sera dégagée. 

Prise en charge des coûts en Suisse

Assurance accidents obligatoire selon la LAA : elle rembourse tous les frais de secours et de dégagement nécessaires en Suisse. 

Assurance accidents obligatoire selon la LAMal : elle ne prend en charge que la moitié des frais de sauvetage jusqu’à concurrence de 5000 francs par an de frais de transports, mais uniquement sur le sol suisse. Le coût d’un sauvetage en hélicoptère dépasse vite ce montant.  

Vous trouverez davantage d’informations à ce sujet dans l’article consacré à la prise en charge des frais d’ambulance.

Prise en charge des coûts à l’étranger

Assurance accidents selon la LAA : elle paie jusqu’à un cinquième du montant maximum assurable à l’instant T, soit 29 640 francs au maximum (art. 20 OLAA). Une assurance complémentaire par l’intermédiaire de la caisse maladie ou une assistance voyage sont donc recommandées pour les séjours à l’étranger.

Assurance accidents selon la LAMal : à l’étranger, l’assurance de base ne prend pas en charge les frais de sauvetage et de dégagement.Même les donatrices et donateurs Rega ne sont pas forcément couverts pour les frais de sauvetage. Car la Rega n’est pas une assurance. Elle peut, à sa discrétion et dans la mesure de ses possibilités, dispenser les donatrices et donateurs des frais si une assurance correspondante fait défaut. Légalement, elle n’y est cependant pas tenue. Les personnes assurées contre les accidents par l’intermédiaire de la LAMal devraient donc impérativement souscrire une assurance complémentaire par l’intermédiaire de leur caisse maladie.

3. Qui paie les frais de rapatriement ?

Prise en charge des coûts en Suisse

Assurance accidents obligatoire selon la LAA : avec l’assurance accidents selon la LAA, il en va de même que pour les frais de sauvetage et de dégagement. Elle couvre intégralement les frais de voyage et de transport médicalement nécessaires en Suisse.

Assurance accidents obligatoire selon la LAMal : l’assurance de base obligatoire ne rembourse en revanche que la moitié des frais de transport et de rapatriement médicalement nécessaires vers un médecin ou un hôpital en Suisse, à concurrence de 500 francs par an. 

Prise en charge des coûts à l’étranger

Assurance accidents selon la LAA : à l’étranger et rapatriement en Suisse compris, elle paie jusqu’à un cinquième du montant assurable à l’instant T, soit 29 640 francs au maximum (art. 20 OLAA).

Assurance accidents selon la LAMal : l’assurance de base obligatoire ne rembourse que la moitié des frais de transport et de rapatriement médicalement nécessaires vers un médecin ou un hôpital en Suisse. Cette prise en charge ne s’applique pas aux rapatriements de l’étranger vers la Suisse.

Les rapatriements ne sont pas couverts par l’assurance de base ! Les rapatriements depuis l’étranger coûtent vite des dizaines de milliers de francs. Pour toutes les personnes assurées en cas d’accident lors d’un voyage à l’étranger, il est donc intéressant de souscrire une assurance complémentaire auprès de la caisse maladie ou une  assistance voyage.

4. Accident de ski à l’étranger : qui paie ?

Situation 1 : l’assurance accident selon la LAA

Selon le lieu de vacances, l’assurance accidents selon la LAA ne suffit pas (p. ex. vacances de neige aux États-Unis ou au Canada).Si un traitement thérapeutique à l’étranger est nécessaire, la personne assurée est remboursée au maximum à hauteur du double du coût du même traitement en Suisse. Dans les pays de l’UE et de l’AELE, les mêmes prestations que si vous aviez une couverture dans le pays correspondant sont couvertes sur la base du tarif social.

Situation 2 : la couverture accidents de la caisse maladie selon la LAMal

Les frais de guérison à l’étranger sont pris en charge jusqu’à concurrence du double au maximum des frais qui auraient été engagés pour le traitement dans son propre canton de domicile. Dans les pays de l’UE et de l’AELE, la réglementation est identique à celle de l’assurance accidents selon la LAA. En règle générale, vous devez payer sur place la participation aux coûts de votre pays de vacances. Elle peut être plus élevée ou plus basse qu’en Suisse.

En cas de séjour stationnaire, l’assurance de base prend en charge au maximum 90 % des coûts qu’engendrerait l’hospitalisation en Suisse. Pour cause : les cantons prennent en charge au moins 55 % des coûts des traitements hospitaliers en Suisse. Ce qui n’est pas le cas avec un séjour hospitalier à l’étranger.

5. Que faut-il savoir en cas d’accident de ski à l’étranger ?

Certains pays sont plus chers que d’autres

Avant de partir, vérifiez si votre destination de vacances fait partie des pays où les coûts de traitement sont particulièrement élevés (par exemple, les États-Unis, le Canada, les Émirats arabes unis, l’Australie et le Japon) et souscrivez une couverture d’assurance complémentaire correspondante. Vous trouverez davantage d’informations à ce sujet dans l’article consacré intitulé Maladie ou accident en vacances à l’étranger.

Prudence avec les soins privés à l’étranger

Ni l’assurance accidents selon la LAA ni celle selon la LAMal ne couvrent les traitements médicaux privés dans les pays de l’UE et de l’AELE. Par conséquent, rendez-vous dans un hôpital public ou chez une ou un médecin qui applique le tarif de base local. Ou veillez à prendre une couverture d’assurance complémentaire correspondante.

Outre les pays classiques où les soins sont très chers, une prudence particulière s’impose en Autriche. En effet, les cliniques et les médecins privés sont très répandus dans les domaines skiables.

En cas de doute, consulter l’assurance

Certains hôtels ont des accords avec des cliniques privées ou des médecins. Le plus souvent, les patientes et les patients doivent confirmer par écrit qu’ils prennent entièrement en charge les coûts avant toute intervention médicale. Souvent, un accident est une situation suffisamment difficile et tout doit aller particulièrement vite. C’est précisément la raison pour laquelle vous avez intérêt à contacter immédiatement votre assurance en cas de doute, par exemple en composant son numéro d’urgence.

6. Assurance complémentaire pour le sauvetage et le transport 

Les conséquences financières d’un accident aux sports d’hiver peuvent rapidement atteindre plusieurs milliers voire plusieurs dizaines de milliers de francs. Selon les cas, une assurance complémentaire peut s’avérer utile. Cette complémentaire devrait prendre en charge l’ensemble des frais de traitement et de rapatriement vers la Suisse en cas de maladie ou d’accident grave.

Dans la plupart des cas, l’assistance voyage ou l’assurance complémentaire comprend également la couverture des bagages et des frais d’annulation.