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Loyer : gare aux taux d’intérêt de référence, à la réserve de loyer, etc.

Bailleresses et bailleurs ne peuvent pas fixer le loyer à leur guise. Comparis vous indique de quoi dépend le montant de votre loyer et vous explique comment procéder s’il est trop élevé.

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Roman Heiz

05.03.2025

Une clé avec un porte-clés bleu sur un contrat de location.

iStock / gopixa

1. De quoi dépend le montant du loyer ?

Les facteurs suivants peuvent influencer le loyer :

2. Quelle est l’influence du taux d’intérêt de référence sur le loyer ?

Le taux de référence est le taux d’intérêt moyen des prêts hypothécaires en cours en Suisse. Il sert de facteur de calcul du loyer depuis 1983.

Actuellement, le taux d’intérêt de référence est de 1,5 %, valable depuis le 4 mars 2025.

Plus précisément :

  • Si le taux d’intérêt de référence augmente de 0,25 point de pourcentage, le loyer peut être augmenté de 3 % (art. 13 OBLF).

  • Si le taux d’intérêt de référence baisse de 0,25 point de pourcentage, les locataires peuvent demander une réduction de loyer de 2,91 %.

3. Quel est l’impact de l’indice suisse des prix à la consommation sur le loyer ?

Les bailleurs peuvent s’appuyer sur le contexte général d’inflation pour procéder à une augmentation de loyer. L’inflation se calcule à l’aide de l’indice suisse des prix à la consommation.

Important : l’augmentation de loyer ne peut pas être supérieure à 40 % du renchérissement. Exception : les contrats de bail indexés.

Le contrat de bail prévoit-il que le loyer soit directement lié à l’indice suisse des prix à la consommation ? Dans ce cas, la bailleresse ou le bailleur peut répercuter 100 % de l’inflation sur son ou sa locataire. Cette pratique n’est autorisée que pour les contrats de location d’une durée minimale de cinq ans. On parle alors de contrat de location indexé.

Dans le cadre d’un tel contrat, la bailleresse ou le bailleur ne peut toutefois pas faire valoir de frais supplémentaires. Une modification du taux d’intérêt de référence ou une augmentation des frais d’entretien et d’exploitation sont donc sans effet sur le montant du loyer.

4. Quelles répercussions les hausses de coûts générales ont-elles sur le loyer ?

Outre le taux d’intérêt de référence et l’inflation, la bailleresse ou le bailleur peut faire valoir une augmentation générale des coûts. Les facteurs de coûts sont entre autres :

  • Les impôts fonciers

  • Les taxes

  • Les charges d’entretien et frais administratifs

  • Les primes d’assurance

La bailleresse ou le bailleur doit pouvoir prouver l’augmentation des coûts. Souvent, des forfaits de l’ordre de 0,5 à 1 % sont appliqués.

5. Qu’est-ce que la réserve de loyer dont il est question à la conclusion du contrat ?

Prêtez attention à la mention d’une réserve de loyer dans le contrat de location. Si elle y figure, c’est que la bailleresse ou le bailleur indique à l’avance son intention d’augmenter le loyer. Si une réserve est clairement indiquée, alors elle est juridiquement valable.

Elle peut être exprimée soit en montant absolu, en francs suisses, soit en pourcentage. Si une réserve est définie dans le contrat, l’augmentation peut avoir lieu ultérieurement à tout moment. En tant que locataire, vous pouvez toutefois contester et faire contrôler l’augmentation.

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6. Faire vérifier le loyer initial : mode d’emploi

Vous pouvez faire vérifier le loyer initial. Les bailleresses et bailleurs ne sont pas autorisés à déterminer librement le montant du loyer : le droit du bail dispose qu’ils ne peuvent générer qu’un rendement convenable.

Si votre loyer est trop élevé, vous pouvez le contester. Et ce même après la signature du contrat – jusqu’à 30 jours après la remise des clés.

Dans quels cas le loyer est-il trop élevé ? En tant que locataire, il vous est difficile de constater l’abus. Cependant, un loyer nettement plus élevé que celui de la ou du locataire précédent doit vous mettre la puce à l’oreille.

Combien l’ancien locataire payait-il de loyer ?

Dans certains cantons, cette information vous est communiquée automatiquement. Dans ceux de Bâle-Ville, Genève, Lucerne, Neuchâtel, Vaud, Zoug et Zurich, un formulaire officiel doit obligatoirement être fourni. En d’autres termes, votre bailleresse ou bailleur est tenu de vous indiquer le montant du loyer de votre logement avant votre arrivée. Ce formulaire accompagne le contrat de bail. L’obligation de fournir ce formulaire ne s’applique toutefois que si le taux de logements vacants est inférieur à une certaine valeur.

Dans tous les autres cantons, vous devez en faire vous-même la demande. La bailleresse ou le bailleur est tenu d’y répondre. Souvent, l’information est plus facile à obtenir de la locataire ou du locataire précédent.

Si le loyer a été considérablement augmenté, il peut être judicieux de le contester. Les locataires peuvent contester par écrit l’augmentation de loyer en s’adressant à l’autorité de conciliation compétente dans les 30 jours suivant la réception de l’avis d’augmentation. De nombreuses autorités de conciliation mettent à disposition un formulaire de contestation. Vous trouverez de plus amples informations sur le sujet auprès de l’association des locataires.

7. Selon quelles modalités le bailleur doit-il me communiquer l’augmentation de loyer ?

La bailleresse ou le bailleur doit communiquer les augmentations de loyer au moyen d’un formulaire officiel. Il doit y être précisé

  • pour quel motif,

  • sur quelle base,

  • à partir de quand,

  • et de quel montant le loyer est majoré.

Les augmentations de loyer sont nulles lorsqu’elles ne sont pas notifiées au moyen du formulaire officiel, lorsque les motifs ne sont pas indiqués ou lorsqu’elles sont assorties d’une résiliation ou d’une menace de résiliation.

8. À partir de quand l’augmentation de loyer s’applique-t-elle ?

Une augmentation de loyer est autorisée au plus tôt à la prochaine date de résiliation possible. La bailleresse ou le bailleur doit notifier l’augmentation au plus tard dix jours avant le début du délai de résiliation. Ces dix jours sont censés donner au locataire un temps de réflexion.

Si l’augmentation de loyer ne peut être ni acceptée ni contestée, la ou le locataire peut résilier le contrat de location.

Le délai de préavis convenu dans le contrat de bail s’applique. Si ce délai n’est pas précisé dans le contrat de bail, c’est le délai de préavis minimum légal qui s’applique :

  • 3 mois pour les locaux d’habitation

  • 6 mois pour les locaux commerciaux

  • 2 semaines pour les chambres meublées

Si aucune date de résiliation n’est fixée dans le contrat de bail, ce sont les dates légales, c’est-à-dire les dates de résiliation habituelles au lieu de domicile concerné, qui s’appliquent.

Exemple de délai de résiliation

Supposons que le bail d’un appartement puisse être résilié au 30 septembre 2024 sous réserve d’un préavis de trois mois : la notification d’augmentation de loyer doit alors parvenir à la ou au locataire au plus tard le 20 juin 2024 (3 mois plus 10 jours). Le nouveau loyer est applicable à partir du 1er octobre 2024.

Pour des raisons de preuve, l’envoi du formulaire se fait généralement par recommandé. Les avis d’augmentation de loyer tardifs ne prennent effet qu’à la prochaine date de résiliation.

Cet article a été créé pour la première fois le 09.01.2023

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