Quand devrais-je consulter un psychologue ?
La moitié des Suissesses et des Suisses souffrent d’un trouble mental au moins une fois dans leur vie. Comparis vous explique le diagnostic des troubles mentaux et vous fournit des conseils concrets.
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Les troubles mentaux sont normaux. Mais à partir de quand parle-t-on d’un trouble mental et comment se rendre compte qu’une aide est nécessaire ?
Les troubles mentaux sont-ils normaux ?
En Suisse, une personne sur deux souffre d’un trouble mental au moins une fois dans sa vie. Statistiquement parlant, les troubles mentaux sont donc normaux, et peuvent toucher tout le monde.
Quand parle-t-on de trouble mental ?
Dans le jargon technique, on parle de comportement « déviant ». De quoi s’agit-il concrètement ? Comment les thérapeutes déterminent-ils de ce qui s’écarte de la norme ?
Sur la base de 7 critères, le comportement peut être classé comme déviant :
Souffrance ou handicap : par exemple, quelqu’un qui ne peut plus quitter sa maison sans crainte ou qui ne peut plus dormir le soir pour cause d’inquiétudes souffre mentalement et physiquement. Sa propre capacité d’action est limitée.
Comportement mal adapté : les personnes concernées abandonnent leurs propres objectifs, ne se soucient plus de leur bien-être ou ne répondent plus aux attentes de la société. Par exemple, quelqu’un qui boit régulièrement suffisamment pour ne plus pouvoir travailler le lendemain matin présente un comportement mal adapté.
Irrationalité : par exemple, quelqu’un qui répond à des voix qui n’existent pas dans la réalité, se comporte de manière irrationnelle.
Imprévisibilité : une personne souffrant d’un trouble mental peut présenter un comportement qu’elle ne peut pas contrôler, ou difficilement. Il est imprévisible et instable. Par exemple, quelqu’un qui casse une vitre de fenêtre sans raison apparente se comporte de manière imprévisible.
Comportement anormal : un agissement qui se produit rarement et qui viole les attentes ou les normes sociales. Par exemple, quelqu’un qui commet des actes criminels répétés sans éprouver de remords présente un comportement socialement indésirable.
Malaise chez les observatrices et observateurs : d’autres personnes se sentent menacées ou inquiètes par le comportement de la personne concernée. Par exemple, quelqu’un qui se promène dans la rue en criant à haute voix provoque un malaise chez les autres.
Violations des normes morales et sociales : les parents qui négligent leurs enfants, par exemple, ont un comportement déviant. Les attentes des normes sociales (p. ex. la bienveillance envers son propre enfant) sont violées.
La manifestation d’un seul de ces facteurs n’est pas forcément une indication d’un comportement déviant. Cependant, plus ces comportements deviennent extrêmes et fréquents, plus forte est la probabilité qu’il s’agisse d’un trouble mental.
Comment les troubles mentaux sont-ils classés ?
Un diagnostic psychologique donne un nom à un comportement déviant. Les comportements observés sont classés dans un système de diagnostic. Un diagnostic psychologique est différent d’un diagnostic médical. Les médecins travaillent beaucoup (mais pas seulement) avec des résultats physiques (radiographies, analyses de sang, prélèvements de tissus). Les psychothérapeutes psychologiques interprètent avant tout (mais pas seulement) les actions observables d’une personne.
Le système de classification DSM-5 aide la ou le thérapeute à déterminer si le comportement d’une personne est considéré comme la preuve d’un trouble mental particulier. Plus de 200 troubles mentaux y sont répertoriés. Pour le diagnostic, la maladie est classée selon cinq axes. Tous les symptômes psychologiques, sociaux et physiques sont pris en compte, ce qui permet un diagnostic holistique.
Les cinq axes du diagnostic selon DSM-5 :
1. Troubles cliniques/autres problèmes cliniquement pertinents
Ce trouble comporte des symptômes douloureux ou handicapants.
2. Troubles de la personnalité/déficience mentale
Il s’agit de schémas de perception et de comportement inappropriés.
3. Facteurs de maladie médicale
Il s’agit de problèmes physiques et circonstances médicales, par exemple le diabète.
4. Problèmes psychosociaux et environnementaux
Cet axe saisit les facteurs de stress qui ont une influence sur le diagnostic, le traitement et la probabilité de guérison, par exemple les relations difficiles.
5. Évaluation globale du niveau fonctionnel
Cet axe évalue la capacité fonctionnelle dans l’environnement psychique, social et professionnel.
Comment savoir si j’ai besoin d’une thérapie ?
De nombreuses personnes concernées sont limitées dans la gestion de leur vie quotidienne. Les contacts sociaux sont perdus, les problèmes de concentration affectent la performance au travail, le trajet jusqu’au supermarché suscite de la peur. Plus l’aide est acceptée tôt, plus les chances de guérison sont élevées. Chaque personne souffre de circonstances de vie difficiles. Cependant, la souffrance ne devrait pas les empêcher de mener une vie bien remplie à long terme.
Les questions suivantes vous aideront à évaluer le besoin de psychothérapie :
Votre médecin ne trouve pas de cause à vos troubles physiques ?
Avez-vous vécu une expérience traumatisante (p. ex. maladie grave, abus sexuel, accident, catastrophe environnementale, violence) ?
Votre entourage s’inquiète-t-il pour vous ? Vos proches vous en ont-ils parlé ?
Consommez-vous de l’alcool et des drogues pour résoudre vos problèmes ?
Avez-vous du mal à faire face aux tâches quotidiennes de votre vie ?
Avez-vous essayé sans succès de résoudre le problème par vous-même ?
Vos relations souffrent-elles de ces problèmes ?
Perdez-vous le plaisir des activités que vous aimiez faire dans le passé ?
Vos émotions sont-elles sujettes à de fortes fluctuations ?
Où trouver les premiers secours si j’ai besoin d’une thérapie ?
Lisez l’article sur le suivi thérapeutique, où vous pouvez rechercher facilement et rapidement un lieu de thérapie. Contactez votre médecin de famille et demandez-lui conseil. Profitez d’offres gratuites en Suisse. Avec les liens suivants, vous pouvez vous informer sur la gestion des problèmes de santé mentale et parler à une personne neutre.
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Sources
Gerrig, R. J., Zimbardo, P. G. (2016). Psychologie (20e édition). Mousse Hallberg : Pearson.
Schuler, D., Tuch, A. & Peter, C. (2020). La santé psychique en Suisse. Monitorage 2020 (Obsan Rapport 15/2020). Neuchâtel : Observatoire suisse de la santé.